Je lis de la fantasy depuis la primaire, ça a toujours été ma lecture de prédilection avec le fantastique et la science-fiction. La fantasy m’attire par son imaginaire sans limites, sinon celles de notre esprit.
Au début, la fantasy me permettait de m’évader et de passer du bon temps à découvrir un nouveau monde ; aujourd’hui, même si ce premier point est toujours important, la fantasy m’amène aussi à repenser le monde réel, à mieux le comprendre et voir ce qui doit ou peut être améliorer, ce qui ne va pas dans nos sociétés modernes.
Définition
La fantasy, c’est un registre de l’imaginaire qu’il est possible de retrouver dans chacun des genres de la littérature (roman, théâtre, …). L’auteur développe un monde complètement nouveau ; notre monde n’existe pas. Il créé un univers du début jusqu’à la fin, en passant par le paysage, pour aller voir la façon de vivre de chacun, la faune et la flore, mais aussi comment cet univers a grandi, comment il est né. C’est un exercice de l’imaginaire complet, difficile, à faire avant même la rédaction du roman pour éviter les contradictions.
Ce développement se constate et s’apprécie dans Le Silmarillon de Tolkien par exemple, où l’auteur décrit l’histoire du monde du Seigneur des anneaux.
Mais ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de livre supplémentaire pour décrire seulement l’univers que celui-ci n’est pas développé, c’est la force des écrivains de ne pas écrire en vain et, avec quelques mots, de nous faire comprendre leur univers sans faille et de le faire toujours plus grandir. La force est d’autant plus grande quand l’univers n’apparaît que dans un one shot, un roman qui ne s’inscrit pas dans une saga, car tout est présent en gardant le dynamisme du récit, dans un monde complet. C’est par exemple le cas dans Elantris de Brandon Sanderson ou Le Prieuré de l’Oranger de Samantha Shannon.
Le reflet de la société
Et pourtant, même si on créait un nouveau monde, la fantasy est surtout le reflet de la société, surtout quand on regarde l’ensemble des livres de fantasy.
La fantasy s’imagine en fonction de ce que l’on voit et ce que l’on connaît, mais aussi de qui écrit. Un univers imaginé, par exemple, en Europe par un européen a plus de chance de ressembler à la société dans laquelle vit l’auteur, ou son monde a tendance à se baser sur des faits historiques de sa région et les légendes locales et culturelles.
On voit facilement que l’inspiration vient de ce que l’on connaît. D’ailleurs, beaucoup de romans se passent au moyen-âge par exemple, dans un monde qui ressemble à l’Europe médiéval. Comme Le Trône de fer, qui est justement inspiré des Rois maudits, qui vient de l’histoire des rois de France. George R. R. Martin reprend un paysage qu’il connaît par sa culture, puisque le moyen âge, s’il ne l’a pas vécu, il l’a étudié à l’école, il l’a lu.
Et c’est là qu’on voit le problème de la littérature, ou plutôt son manque d’ouverture au monde, chose amusante quand on sait que la littérature c’est justement l’ouverture de l’esprit. En effet, quand on regarde un peu les livres de fantasy, les fantasy européennes se démarquent facilement. Elles sont en surnombre, se déroulant principalement au moyen-âge européen, d’autres sont plus steampunks, victoriens… C’est l’Europe, continent pas si imposant face au reste du monde, qui est majoritaire dans la littérature.
Une diversification
Ce n’est que petit à petit et dernièrement que la fantasy a commencé à se diversifier avec des inspirations asiatiques, africaines, sud-américaines…. Ou des fantasy qui font apparaître plusieurs inspirations.
J’avais donc envie de mettre en avant ces fantasy originales, de vous les faire découvrir.
D’autant plus que, plus que des inspirations lointaines, certaines fantasy sont particulièrement précises et se basent sur les sociétés de notre monde pour développer leur propre univers. C’est par exemple le cas de La Cité de laiton de S. A. Chakraborty que je suis en train de lire, ownvoice qui reprend l’univers du Caire en Égypte et développe un paysage et une culture nouvelle quand on ne la connait pas. La force de ce livre est que l’on sent facilement que l’autrice sait de quoi elle parle, les mots sont précis et visuels, le livre est immersif. De même, Girl Serpent Thorn de Melissa Bashardoust est inspiré du monde Perse et on retrouve à la fin du livre une bibliographie des livres qui permettent d’en apprendre plus sur la mythologie dont est inspiré le récit, ça donne envie de s’y intéresser plus. Ces livres ont pour eux que les autrices connaissent ce dont elles parlent, parce qu’elles l’ont vu et vécu, ou l’ont lu grâce à leurs recherches précises et poussées.
Petit à petit des livres, issus avant tout du ownvoice, puisque comme dit plus tôt les auteurs s’inspirent toujours en premier de ce qu’ils connaissent, apparaissent et permettent de diversifier la littérature. C’est aussi un moyen de diversifier les auteurs, car si avant nous n’avions principalement que des fantasy inspirées de l’Europe médiéval, c’est aussi dû au fait que les auteurs venaient d’Europe ou étaient des auteurs américains blancs. C’est bon de voir que l’ouverture au monde se fait aussi petit à petit en littérature.
À quand du ownvoice en France maintenant ?! Parce que c’est principalement américain pour le moment.
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Pour la liste des livres, je ne vous fournis pas de liste de fantasy européenne, c’est déjà suffisamment facile de les retrouver en librairie, là c’est l’occasion de faire la part belle à d’autres fantasy.
La liste n’est pas exhaustive, loin de là. Je n’ai mis pour le moment que des livres que j’ai pu lire. Si vous avez d’autres titres à ajouter aux listes, n’hésitez surtout pas à me le dire pour que je puisse les ajouter.
Fantasy africaine
Gilded Ones de Namina Forna (anglais seulement)
De sang et de rage de Tomi Adeyemi
Égypte
La Cité de Laiton de S. A. Chakraborty
Fantasy asiatique
Magus of the library de Mitsu Izumi
Asie du Sud-Ouest
Rozenn de Laetitia Danae
Les Rumeurs d’Issar de Marie Caillet
Pakistan
Une braise sous la cendre de Sabaa Tahir
Perse
Girl Serpent Thorn de Melissa Bashardoust (anglais seulement)
La Légende d’Arslan de Hiromu Arakawa et de Yoshiki Tanaka
Chine
Poppy War / La Guerre du Pavot de R. F. Kuang
Celle qui devint le soleil de Shelley Parker-Chan
Fantasy « touche à tout, ou je ne sais pas mais ce n’est pas européen »
(ou je ne sais plus parce que la lecture remonte à loin)
Le Prieuré de l’Oranger de Samantha Shannon
L’Oracle de Catherine Fisher
1 réflexion au sujet de “La Fantasy, petite ouverture sur le monde”