Le Syndrome Copernic

Ils lui avaient dit qu’il souffrait d’une schizophrénie paranoïde aiguë. Mais Vigo Ravel le sait : les voix qu’il entend dans sa tête ne sont pas des hallucinations. Ce sont les pensées des gens. Les vôtres.

« Au fond, le réel n’a peut-être pas grand-chose à voir avec l’image que l’on s’en fait. »

Dès le début, ce livre a un aspect effrayant, et pas seulement parce qu’il commence sur un attentat. Le personnage est au cœur de la scène, il est sur place et il voit de près la violence de l’attentat, la destruction engendrée. Et pourtant, ce n’est pas le plus effrayant.

Nous suivons le récit du point de vue de Vigo Ravel et c’est parce que c’est lui qui raconte que le livre est effrayant, que l’univers devient effrayant. Lui-même ne sait plus où se trouve la réalité, il est perdu et de ce fait le lecteur aussi est perdu au milieu de ce chaos. À quel point ce que voit Vigo, ce qu’il perçoit, est réel ? Entend-il vraiment les pensées d’autrui ? Le mystère reste longtemps entier, raison pour laquelle j’ai placé ce roman en fantastique. Ma seule déception est que l’auteur choisit de donner une véritable réponse à la fin, j’aurais préféré imaginer jusqu’au bout, rester dans le flou, savoir enlève le côté fantastique du roman, enlève la peur de l’inconnu.

Vigo est un personnage passionnant, il évolue beaucoup tout au long du roman. D’abord il se considère comme le fou et il faut que ce soit une psychologue que lui dise que non « on n’est pas schizophrène, on présente une schizophrénie », ce n’est pas la même chose. J’ai beaucoup apprécié le traitement de ce trouble, il n’y avait plus de stigmatisation du personnage et il est facile de s’y attacher et vouloir comprendre comment il en est arrivé là où il en est.

Au milieu du roman, il m’a fait penser à Jason Bourne, c’était d’autant plus intrigant. Vigo est un personnage plein de ressources, même s’il l’ignore.

Le roman est prenant, impossible de le lâcher. Tout au long du récit, je voulais savoir ce qui était réel et ce qui ne l’était pas, savoir à quel point Vigo n’est pas juste paranoïaque, savoir à quel point Vigo avait un rapport avec l’attentat, savoir pourquoi des gens le recherchaient, savoir s’il pouvait entendre les pensées des gens. Tout un tas de questions qui me poussaient à continuer ma lecture, et qui m’ont fait adorer ma lecture.