Déception, policier, Roman

Moriarty, Le Chien des D’Uberville

Imaginez les jumeaux maléfiques de Sherlock Holmes et du docteur Watson, et vous obtiendrez le redoutable duo formé par le professeur James Moriarty, serpent rusé d’une intelligence remarquable, aussi cruel qu’imprévisible, et le colonel Moran, violent et libertin. Ensemble, ils règnent sur Londres en maîtres du crime, défiant police et hors-la-loi. Quelle que soit leur mission, du meurtre au cambriolage de haut vol, Moriarty et Moran accueillent un flot de visiteurs malfaisants, dont une certaine Irène Adler…

Etant une fan de Sherlock, quand j’ai vu par hasard ce roman en bouquinerie, je n’ai pas pu résister à l’envie de le lire. Malheureusement, j’ai eu du mal à rentrer dedans, à le lire. Ce ne fut pas la lecture à laquelle je m’attendais malgré des points que j’ai trouvé sympathiques.

Le narrateur est Moran, on suit ainsi l’aventure d’un point de vu externe quand à Moriarty, ce qui n’est pas sans rappeler Sherlock Holmes, et le récit rappelle bien les mises en scène scénaristique des textes d’Arthur Conan Doyle. On a un parallèle Sherlock / Moriarty et un Watson / Moran qui lance plutôt bien dans la lecture.

Sauf que Moran n’est pas Watson… Le style est volontairement proche pour marquer l’époque de l’histoire, mais le personnage narrateur donne aussi sa pâte à la narration, et Moran n’est pas vraiment un personnage que l’on se plait à suivre. Sincèrement, avec un personnage pareil, un récit à la troisième personne serait mieux passé, avec un point de vue omniscient ou externe. D’autant plus que si Watson se détache de l’histoire pour mettre Sherlock en avant, ce n’est pas le cas de Moran avec Moriarty. Le personnage éponyme de ce roman devient ainsi secondaire au profit de Moran. Je n’ai cependant pas acheté ce roman pour lire du Moran mais du Moriarty…

Le roman est divisé en plusieurs chapitre, suivant chacun une nouvelle histoire. Cela permet d’avoir de court texte, rappelant encore une fois les Sherlock où les textes se lisent très vite et ne sont, au final, pas si long que ça. Le roman se lisait plus vite comme ça et cela permettait, si jamais on était moins entré dans une histoire, de pouvoir entrer peut-être plus facilement dans une autre. Un lien était en plus développé entre ces histoires et celle d’Arthur Conan Doyle.

Malgré tous ces liens, je n’ai tout de même pas accroché. J’ai apprécié les références, mais le roman manquait de superbe, manquait de Moriarty, avait trop de Moran, et les histoires étaient plus de la baston que des plans de génies (sauf les malédiction et la planète rouge que j’ai beaucoup apprécié).

Et surtout, ce qui ne m’a pas aidé, ce fut la forme apporté par l’auteur. Dès le prologue, l’auteur appelle ça une « préface ». J’ai commencé en pensant que c’était vraiment un commentaire de l’auteur ou de quelqu’un à propos du livre, de Moriarty ou de Sherlock. Pas du tout, c’était une grosse blague sur une découverte des textes de Moran, pour faire comme si tout cela était réel. Et tout au long du roman ce fut la même : quand des astérisques renvoyés aux notes explicatives à la fin du livre, tout se mélangeait entre réalité et fiction. Cela m’a beaucoup embrouillée et je n’ai pas vraiment apprécié ne pouvoir distinguer correctement la réalité de la fiction apporté par l’auteur.

C’est ainsi un roman qui fait des références sympas au grand Sherlock Holmes, mais qui ne fait pas la différence entre réalité et fiction et perd ainsi son lecteur. Le fait de ne pas suffisamment suivre Moriarty au profit d’un personnage brutal et sans cervelle n’aide pas non plus à apprécier correctement l’œuvre.

Pour moi ce fut ainsi une déception.

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