Fantasy, Jeunesse, Roman

Shuri tome 1

Shuri, la sœur de Black Panther, n’a que cinq jours pour sauver le Wakanda ! Shuri est la sœur du roi d’une mystérieuse nation nichée au cœur de l’Afrique, le Wakanda, dont le dirigeant, surnommé Black Panther, est doté de pouvoirs surhumains. À treize ans à peine, c’est déjà un petit génie, une scientifique très douée, partiellement formée aux arts martiaux comme la plupart des membres de la famille royale.

Mais lorsque son frère, dont l’accession au trône est assez récente, lui réclame une nouvelle tenue de combat, elle peine à s’exécuter : impossible pour elle de manipuler correctement le vibranium, le métal le plus précieux du pays, capable de donner au tissu des propriétés extraordinaires. Pour se changer les idées, elle se laisse entraîner par sa meilleure amie à une étrange cérémonie. Là, Shuri a une vision à glacer le sang, et découvre que l’Herbe-Cœur, dont le roi tire ses pouvoirs, est en train de dépérir à un rythme alarmant.

« Wakanda pour toujours ! » comme disent les braves. Shuri n’a que cinq jours avant que la catastrophe ne frappe et elle va devoir quitter le pays pour trouver la clé de l’énigme… Le compte à rebours a commencé !

Dans l’ensemble, j’ai beaucoup apprécié ma lecture, mais certains éléments m’ont gâché le plaisir. Dommage ! J’en attendais peut-être trop.

Un univers de science

D’abord, je suis fan du film Black Panther, j’ai adoré les personnages de T’Challa et de Shuri, donc un roman dans l’univers m’a tout de suite attirée. Il ne restait ensuite plus qu’à sortir le roman de ma pile à lire, ce qui a été fait en début de mois.

J’ai tout de suite retrouvé le plaisir du film, avec un monde visuel, original, entre les rituels traditionnels et la technologie avancée. Shuri apporte beaucoup à la science dans le pays et on sent tout de suite son amour pour la science et son envie de découvrir. Shuri est clairement le point fort du livre, elle est attachante, forte, ne se laisse pas abattre, et surtout elle apporte toute la réflexion scientifique, elle va chercher les informations, pose des questions, elle imagine des hypothèses et réfléchit à comment prouver la véracité (ou l’impossibilité) de l’hypothèse.

Féminisme et écologie

Le roman aborde aussi des thèmes importants. Il y a d’abord le féminisme. J’ai beaucoup aimé les réflexions de Shuri sur les princesses invisibilisées et le fait que les Black Panther soient toujours des hommes. Après tout, n’est-elle pas l’héritière de T’Challa ? Elle pourrait tout à fait devenir Black Panther à son tour, devenir souveraine, même si jusque-là ce ne furent que des hommes. Elle ne se laisse pas faire et essaie de faire entendre sa voix, ce qui n’est pas toujours facile quand on a treize ans.

Et malgré cette importance du masculin dans la royauté, les femmes ont une place importante dans la société. Les gardes royales, les Dora Milaje, sont toutes des femmes, le Kenya a une reine (très classe d’ailleurs, j’adore son personnage), et il y a d’autres personnages féminins importants. J’ai beaucoup apprécié cette mise en avant du féminin et les réflexions de Shuri sur le féminisme. Et j’ai bien sûr adoré voir débarquer des personnages de l’univers étendu de Marvel, même si ce n’est parfois que dans les conversations (par exemple Shuri s’inspire de Spiderman pour le costume de son frère).

L’histoire tourne également autour de l’écologie. Si tout va presque bien au Wakanda (on n’oublie pas que Shuri enquête sur un problème qui a un lien avec les plantes et donc à l’écologie), ce n’est pas le cas partout. On voit vite que l’écologie est le point central du roman et cela rendait l’histoire très actuelle avec d’un côté les pays qui ont du mal à faire face à la sécheresse et de l’autre le pays qui a tellement de technologie qu’il ne voit pas la catastrophe environnementale. C’était très intéressant et cela ne peut que faire réfléchir sur comment on agit, comment on traite l’écologie.

Le style jeunesse

J’ai eu un peu plus de mal avec le style. C’était simple à lire, fluide, mais il n’y avait rien d’extraordinaire dans la narration, rien de mémorable ou beau. Cela faisait le job, c’est tout. J’en attendais peut-être trop.

J’ai pourtant bien apprécié l’alternance entre les chapitres classiques et les rapports vocaux de mission de Shuri. On avait ainsi d’un côté le style littéraire et de l’autre le style oral, de quoi satisfaire tout le monde et petit à petit entrer dans la narration à la troisième personne, si on n’a lu que des livres à la première personne du singulier, et inversement.

Il y avait aussi quelques fautes dans le roman, cela a toujours tendance à me faire tiquer dans un roman édité en maison d’édition. Une césure de mot, notamment, était particulièrement horrible.

Malgré tout, je ne peux que vous conseiller ce premier tome de saga, cela fait toujours plaisir de découvrir plus d’afrofantasy en français, et Shuri est un personnage attachant et passionnant.

Recommandation

Contes afro-brésiliens de Béatrice Tanaka : des petites histoires parfaites pour les jeunes et les grands.

Les Filles de la chance de Charlotte Nicole Davis : un livre pour les un peu plus grands (adolescents) sur l’amitié entre des jeunes filles en fuite, avec une aventure passionnante. Une course poursuite pour échapper à l’esclavage et à la mort, une course vers la liberté.

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