Coup de cœur, Roman, Science Fiction

La Parabole du semeur

2024. Le nouveau président des États-Unis provoque une crise sans précédent. Dérèglement social et climatique, épidémies, pauvreté, violence… Dans ce décor post-apocalyptique, la barbarie règne, les murs s’élèvent. La fille d’un pasteur noir atteinte d’hyperempathie entame la rédaction d’une Bible d’espoir et d’humanité, le Livre des Vivants.

Cela faisait longtemps que j’entendais parler, toujours en bien, d’Octavia Butler et j’avais très envie de découvrir sa plume. C’est grâce à Dspoils que je me suis décidé à lire La Parabole du semeur et ce fut une excellente lecture, et un plaisir ensuite d’en discuter avec les filles, il y a beaucoup à dire avec ce livre.

Ce roman est le premier tome d’une duologie (pour l’explication du mot duologie, je ne peux que vous encourager à aller sur mon site professionnel), on y suit Lauren sur plusieurs années.

Une narration en « je »

J’ai beaucoup apprécié découvrir l’histoire de son point de vue.

L’histoire est divisée en chapitres, ce qui permet de se repérer plus facilement dans le récit, mais c’est aussi le journal intime de la jeune fille. Nous avons une date pour chaque entrée du journal, facile de se repérer dans le temps, mais Lauren n’écrit pas tous les jours. Elle écrit quand elle en a besoin et quand il se passe quelque chose d’important, il peut y avoir de grandes pauses temporelles, et pourtant nous ne sommes pas perdus dans le déroulement du récit.

J’ai adoré la narration, moi qui ne suis pas fan des narrations à la première personne d’habitude, là c’est passé tout seul (j’ai l’impression de le dire souvent ces dernières semaines, peut-être que je vais réussir à changer d’avis avec autant de livres passionnants).

Lauren est un personnage passionnant, elle est intelligente, elle ne se laisse pas abattre, elle est tournée vers l’espoir et pourtant elle reste réaliste. C’est toute la force du personnage, malgré sa jeunesse, elle est, avec son père, la personne la plus réaliste et la plus tournée vers l’avenir. J’ai beaucoup aimé cette vision du futur, ce n’est pas une envie de retourner dans le passé comme on voit souvent, ou de faire revenir les choses comme elles étaient, là Lauren se tourne vers l’avenir, vers une nouvelle vie, vers le changement. C’était très intéressant !

L’avenir ?

Ce livre pousse à la réflexion et on ne peut s’empêcher de faire le lien avec notre monde.

C’est un livre écrit il y a plus de vingt ans, et pourtant il est profondément actuel. L’autrice avait déjà vu les catastrophes climatiques, la chaleur et le manque d’eau, elle voit aussi la dégradation des droits et de la société dans son ensemble.

C’est une vision cauchemardesque de l’avenir, une vision qui ne peut que faire peur. Mais en somme nous si loin quand on voit l’actualité ? Entre les incendies dans le monde et l’avortement en Amérique, il y a de quoi se demander si on ne tend pas à aller vers l’avenir vu par Octavia Butler. J’espère que non, que l’on pourra réagir à temps.

La religion

La voie pour Lauren est alors cette nouvelle religion qu’elle met en place petit à petit, une religion tournée vers le changement, une religion qui rend l’être humain acteur et penseur. Ce n’est plus une divinité qui dicte la conduite de la population, c’est la population qui fait la divinité à son image.

Bien sûr, les humains ont toujours fait les dieux à leur image, il suffit de regarder les représentations des divinités, toujours humanoïdes (et masculine quand c’est un dieu unique…). C’est une façon de décrire les religions telles qu’elles sont actuellement et de les critiquer. À travers cette nouvelle religion, l’autrice montre tout autant les bienfaits de la religion que ses défauts, ce qui pousse Lauren à créer une religion qui lui soit propre, une manière de continuer d’être religieuse sans pour autant accepter les méfaits et dérives des autres religions.

C’est un roman passionnant, mais soyez prêt à la violence, car le roman n’en manque pas. Je suis curieuse de connaître la suite, je ne manquerai pas de lire le second tome.

Coup de cœur, coup au cœur

Recommandations

Water Knife de Paolo Bacigalupi : un roman qui montre aussi un proche avenir où l’eau est rare est cher, un monde violent pour un thriller où la survie est omniprésente.

La Vie invisible d’Addie Larue de V. E. Schwab : une autre jeune fille raconte la vie qui passe, elle voit le monde changer sans qu’elle-même ne change.

2 réflexions au sujet de “La Parabole du semeur”

  1. Bonjour,
    Il est dans ma pal depuis qu’un libraire me l’a mis entre les mains mais je ne l’ai toujours pas lu haha. Ta chronique me donne envie de m’y mettre 😉
    Bon après midi

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